Prime Video annonçait récemment l’annulation de la série pour adolescents The Wilds. Il n’y aura donc pas de saison 3. Pour les amoureux du petit écran, une série qui s’annule est synonyme d’une page qui se tourne. On s’attache aux personnages et à leurs acteurs. La plupart du temps, les networks mettent en avant le manque d’audience. Toutefois, ces causes émises par ces dernières ne sont pas tout à fait vraies. En réalité, les teen drama sont devenus un moyen d’appâter l’audience.
Avec toujours plus de séries chaque année, les sites de streaming se doivent d’attirer de plus en plus d’utilisateurs et d’abonnés. Il faut donc créer un Momentum et avoir une forte présence internet pour espérer fédérer une audience et faire du chiffre. Prime Video, Netflix ou encore les nouveaux sites de streaming tel que HBO max utilisent les teen drama comme cheval de Troie pour propulser la popularité du network.
Une stratégie payante
Les séries dites pour adolescents fédèrent généralement une large audience entre 12 et 30 ans. Cette tranche d’âge est celle qui maîtrise le mieux internet et les réseaux sociaux. Les showsrunners* l’ont très vite compris. À l’époque des séries comme Gossip Girl (2007) ou Pretty Little Liars (2010) ils utilisaient la communauté de fan comme pression face au Network pour maintenir leur série. On se rappelle par exemple, que les chiffres d’audience de Gossip Girl n’ont jamais été exceptionnelle mais la série à été l’une des premières séries pour ados à créer une communauté en ligne. Les adolescents ne regardaient pas les soirs de première, mais téléchargeaient les épisodes et créaient un momentum sur internet. À l’époque Gossip Girl était le programme télévisé le plus téléchargé sur iTunes. Pretty Little Liars suit cette tendance. La série a pu rester si longtemps à la télévision grâce à cette présence sur internet. Le mystère du meurtre et l’identité de A étaient des sujets brûlants toutes les semaines sur Twitter. On retrouve également de nombreuses vidéos YouTube de théories de fans avec des milliers de vues.
Aujourd’hui, les networks utilisent ces communautés de fans à leur avantage. Elles ne servent plus de bouclier pour les showrunners mais servent à générer de la visibilité pour les sites de streaming. Netflix est le champion de ce type de procédés. Entre 2018 et 2020 Netflix a annulé près de 7 teen dramas après 1 saison. Parmi lesquelles on compte Everything Suck (2018), Dare Me (2019), The society (2019), Grand Army (2020), Teenage Bounty Hunter (2020), I am not Okay with this (2020) et enfin First Kill (2022). Trinkets diffusé pour la première fois en 2019 est la seule série qui bénéficie d’une saison 2.
HBO max créé en 2020 annule sa série pour adolescents Genera+ion, 18 mois après la création de la plateforme. La série n’obtient qu’une seule petite saison, malgré les bonnes critiques. Or, Genera+ion révèle HBO max comme un service de streaming au moins de 30 ans. L’annulation de la série The Wilds sur Prime Video reflète la même stratégie. The Wilds est l’une des rares séries pour ado de la plateforme et à pour but d’attirer les jeunes ados sur la plateforme. Pour fidéliser cette catégorie Prime The boys : Diabolical, la version adolescente de la série de super héros The boys.
Une image dégradée
Cette stratégie crée un ressentie fort négatif envers ces sociétés de streaming comme en témoignent certains tweets. Cet internaute ne semble toujours pas remis de l’annulation de Teenage Bounty Hunter 2 ans après.

Ces annulations à répétitions notamment par Netflix laisse le public s’interroger sur le type de personnages que les dirigeants jugent digne d’être sur leur plateforme. Parmi les séries annulées, ce sont les plus diversifiées et appréciées qui disparaissent. L’annulation récurrente de ces séries envoie le message que les séries qui mettent au centre de l’histoire des groupes qui se situent à la périphérie des normes sociétales ne comptent pas. L’argument officiel que ses séries sont trop chères à produire ne tient plus. Parfois, produire des séries ne devrait pas être qu’une question de coût et de profit.
Showrunner : auteur-producteur