Trente ans après le film A league of their own (une équipe hors du commun) sortie en 1992, Will Graham et Abbi Jacobson l’adaptent pour le petit écran. La série s’éloigne de l’histoire originale et nous offre une histoire bien plus complète et réaliste de la All-American Girls Professional Baseball League. Avec de nouveaux personnages et de nouvelles intrigues, les co-créateurs tentent de raconter les vies authentiques et diverses de ses nombreuses joueuses.
Nous sommes en 1943, la deuxième guerre mondiale fait rage et les États-Unis doivent maintenir une économie de guerre tout en préservant le moral de la nation. La solution ? La création de la All-American Girls Professional Baseball League (AAGBP). La série suit la formation des Rockford Peaches, une équipe féminine de baseball. Carson Shaw quitte sa petite ville natale pour poursuivre son rêve de jouer au baseball professionnel, alors que son mari est parti à la guerre. Maxine Chapman est une Afro-Américaine extrême douée pour le baseball qui tente par tous les moyens d’intégrer une équipe.

Tirée d’une histoire vraie
La All-American Girls Professional Baseball à bien exister entre 1943 et 1954. La ligue obtiendra donc 12 saisons. A League of their Own (film et série) se base sur la vraie histoire de ces femmes qui ont joué dans cette ligue. Voici un leur portrait :





Comparée au film, la série ne censure pas la diversité qui caractérise la All-American Girls Professional Baseball League (AAGPBL). C’est ce qui rend la série beaucoup plus complète et sincère. Maybelle Blair, l’une de ces femmes qui à inspiré l’un des personnages du film a déclaré lors du Tribeca Festival en 2022 « out of 650 [players in the league], I bet you 400 was gay. » (sur 650 joueuse, je vous paris que 400 étaient gay). Maybelle Blair, n’a pas tout à fait tort. Peut-être que le prénom de Terry Donahue vous dit quelque chose. En 2020, Netflix sort un documentaire A secret love qui relate la romance entre Terry Donahue, la célèbre joueuse de baseball et sa compagne Pat. Dans un contexte social difficile, les deux femmes ont vécu leur amour secret pendant des décennies avant d’enfin oser s’aimer au grand jour. C’est précisément cette atmosphère et ces injustices sociales qui rythment la vie de ces femmes, que la série réussit à retranscrire à l’écran.
Queerphobie et racisme
La série ne se focalise pas tant sur la création de la ligue mais sur la vie de celles et ceux qui la font vivre. « We’re not trying to retell the stories that are told in the film. We are really attempting to tell the stories that were missing from the film, and about this league in particular.” déclare Abbi Jacobson productrice et actrice pour la série à Entertainement Tonight. ( Nous n’essayons pas de raconter à nouveau les histoires qui sont racontées dans le film. Nous essayons vraiment de raconter les histoires qui manquent dans le film, et sur cette ligue en particulier.) La série se concentre sur deux constantes absentes du film : la race et la sexualité. À travers le personnage de Maxine Chapman (Max) la série relate comment les femmes noires ne peuvent pas intégrer la ligue de baseball. Nous sommes à l’époque de la ségrégation raciale aux États Unis. Max à beau être l’une des meilleures joueuses de la série, les préjugés raciaux de l’époque rendent sa quête pour jouer au baseball difficile. Elle devra faire preuve d’ingéniosité pour atteindre son rêve. Le personnage de Chapman est basé sur les trois seules femmes à avoir joué dans la Negro League. Les parallèles entre les personnages principaux Carson Shawn et Maxine Chapman appuient la différence de vie entre femme noire et femme blanche à l’époque.

À travers une variété de personnages lesbiens, A League of their Own réussi à faire deux choses. Premièrement, la série représente brillamment la sous-culture LGBT de l’époque. Tout au long de la saison 1, l’audience est amenée progressivement dans cette culture LGBT des années 40.
Deuxièmement, elle permet de montrer avec simplicité et bienveillance la vie et les amours des personnes LGBT, notamment des lesbiennes à l’époque. L’intrigue de la saison 1 se concentre sur la relation amoureuse entre deux femmes Carson et Greta et la relation entre Max (lesbienne) et sa mère Toni, qui souhaite une autre vie pour sa fille. La série fait un excellent travail dénonciation des préjugé homophobe notamment à travers les personnages de Shirley et Toni. L’homosexualité était considérée comme un trouble mental par l’American Psychiatric Association jusqu’en 1973. Sur 11 Rockford Peaches 5 sont décrites ouvertement comme étant lesbiennes. En plus de ces cinq personnages, d’autres personnages LGBT apparaissent tout au long de la série.

Parallèles
Bien que la série se distingue de l’oeuvre originale. La série rend hommage au film dans certaines scènes. On commence d’abord par la fameuse phrase : « There is no crying in baseball » de l’épisode 5 qui fait référence à cette scène du film :
On retrouve également la fameuse scène du grand écart :


La scène de rattrapage de la balle dans les gradins :


A League of their Own est actuellement disponible sur Prime Video. Pour les amoureux du petit écran, on y retrouve notre chère D’arcy Carden (Janette dans la série The Good Place.) Avec un score de 85% sur Rotten Tomatoes, un score de 6/10 sur ImDB et une communauté fan de plus en plus enthousiaste, nous attendons le renouvellement de la série avec impatience. Ici à Caméscoope, nous ne sommes pas encore prêts à dire au revoir à nos joueuses de baseball préférées.